L'histoire finit lorsque ton meilleur pote est à deux doigts de te bouffer. Mais pas comme tu l'aimerais. Pas dans un lit ou  un autre délire tordu qui t'aurait bien plu. Non. Littéralement te bouffer, bout après bout.

Pourtant, elle débutait bien cette histoire. Tu étais en soirée. C'était jour impair, alors tu ignorais les jolies filles et te concentrais sur les jolis garçons. Tu as des principes à la con, comme ça, auxquels tu tiens. Ce soir, tu ne cherchais pas grand-chose, tout au plus perdre du temps.

Tu as vu ce petit mec, un peu hautain, et tu n'as pas hésité. Tu n'y as pas été de main morte. Tu as charmé, souri, et peut-être un peu embobiné. La routine.  Comme beaucoup avant, il s'est fait avoir. Sauf que cette fois, tu n'as pas su t'arrêter. Tu as joué, comme toujours, mais tu t'es laissé happer par le jeu. Ce type te plaisait beaucoup trop pour rester dans l'à peu près.

Tu as tout donné. Sans trop le voir, la salle s'est échauffée en même temps que toi. Ton meilleur ami a commencé à s'agiter. Ta soeur aussi. À ta table, cela commençait à grogner. Pour une fois, ce n'était pas ces grognements qui servent à te faire comprendre que tu emmerdes le monde. Que tu le fais chier avec tes jeux à la con. Tu n'y as pas prêté attention sur le coup ; tu ne voyais que ce petit mec, qui se léchait les babines. Tu t'es dit qu'il te trouvait à croquer et ça t'a fait marrer. Tu n'as pas tenté de lui faire penser l'inverse. Au contraire. Tu lui as montré le meilleur, le plus désirable.

Cela a commencé par ce petit gars qui t'a embrassé et mordu la lèvre à t'en faire saigner. Cela a continué avec tous ces gens qui geignaient, se bousculaient pour t'embrasser, avoir un petit bout de toi. Cela ne t'a pas choqué. Tu n'es pas le genre  économe ou prude avec l'amour. Tu aimes partager. Alors, tu les as embrassés sur la bouche, te faisant parfois croquer, blesser, saigner par leur fougue.

Tu aurais dû avoir la puce à l'oreille lorsque ton ami d'enfance a commencé à s'intéresser à toi. Quand il a posé son regard sur toi, trop différemment de l'ordinaire. Tu n'as rien capté. En fait, cela t'a titillé et la température de la salle a explosé.

Cela a donc fini avec ton meilleur pote qui s'est jeté sur toi . Tu as reçu 130 kg de muscles dans la gueule et tu as compris qu'un truc merdait. Pas parce que ton pote n'a d'ordinaire aucune attirance pour toi (tu ne veux pas y croire), mais plutôt parce que ta soeur n'a pas essayé de le retenir. Au contraire. Elle est partie avec ta cravate. Elle aussi voulait sa part du gâteau. Si tu n'avais pas eu si peur, cela t'aurait dégoûté.  

Heureusement, tu as pu partir à temps pour ne pas perdre d'autres morceaux. Maintenant, tu cours. Tu as toujours été agile pour fuir. Tu le montres aujourd'hui. Tu détales et ne laisses aucune chance à tes poursuivants.

Tes prétendants sont derrière toi, prêts à te suivre jusqu'à Lumia pour te croquer. Toi, tu te maudis intérieurement. Et dire que tu aurais pu te taper ton pote. Et dire que tu rentreras seul ce soir.  Quelle soirée décevante.

Citation :

Hop, petit test rp d'Alpha Cold par ici

Bonjour bonjour ! Voilà mon test rp pour l'anomalie Omega. Merci d'avance !

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Tu n’es plus en sécurité, et ce, même chez toi. Et ça, tu l’as bien compris. Ça a toujours été difficile, d’être proie parmi les prédateurs, mais c’est pire, dernièrement. Pire depuis que tu as été confrontée à cet excès de violence. Pire depuis que tu as vu ce corps s’effondrer au sol, en sang. Pire depuis que tu t’es figée, complètement paniquée, avec ton frère qui se tenait non loin de toi. Devant toi, te tournant dos. Jusqu’à ce qu’il se retourne. Jusqu’à ce qu’il pose un regard différent sur toi.

Un regard menaçant.
D’une violence rare à ton égard.

Tu te souviens avoir pris la fuite. Être partie loin, sans même savoir où est-ce que tu allais. Tu te souviens des pas, sur tes talons. Lui, mais pas que. Tu te souviens avoir continué de fuir. Longtemps. Jusqu’à arriver chez toi. Jusqu’à t’enfermer dans ta chambre, dos à cette porte qui menaçait de tomber sous les coups répétés. Tu te souviens t’être recroquevillée sur toi-même, genoux remontés, bras autour de tes jambes. Tu te souviens avoir attendu. Longtemps. Attendu que ton coeur ne cesse de débattre dans ta poitrine. Attendu d’entendre la voix d’un autre de tes frères, plus calme, plus mesuré. Attendu que tous soient chassés de ton appartement. Que le calme revienne. De l’autre côté de cette porte, certes, mais en toi, aussi.

Et depuis ? Depuis, tu n’es plus en sécurité. Car tu les vois, ces regards qui ont changé. Frères devenus prédateurs qui peinent à ne pas t’attraper pour t’arracher la jugulaire. Toi qui as toujours été proie, voilà que tu en es devenue la perfection. Faible. Fragile. Tu es celle dont la destinée est d’être chassée. Constamment.

Et tu détestes ça.
Tu détestes tellement ça.

Tu n’as jamais voulu être une proie. N’a jamais voulu ne pas être comme les autres. Comme ta famille. Et maintenant ? Maintenant tu te fais plus petite que jamais, vivant dans un milieu où ta survie n’est pas garantie. Où elle est difficile, même. Où tu tentes d’exister sans te faire remarquer, ce qui n’est pas chose aisée. Parce qu’il y a la peur. La peur qui te prend parfois aux tripes. Et tu l’as remarqué, que cette peur attire l’attention. Les regards. Attire les autres. Ces bêtes qui veulent enfoncer leurs crocs dans ta chair. Tu n’as jamais voulu de leur attention, mais ils sont là. Ils se retournent, lorsque tu as peur.

Et plus tu as peur, plus ils s’approchent.

Tu ne veux pas. Ne veux plus. Et tu t’en veux, presque, d’être née comme ça. De ne pas avoir été comme tes frères. La plus jeune, petite dernière. Une proie. Et tu l’as bien vu, dans le regard de ta mère, une expression de dégoût. Faible. Et tu as tenté, de changer les choses. Tellement tentée. Tu as tenté d’apparaître plus forte. Plus imposante. Tu as appris à te battre, avec tes aînés. Essayé, un peu, d’être différente. D’aller contre tes gênes. Tes instincts. Contre ce qu’on t’a répété depuis toujours, cette fragilité qui t’a été imposé par celle qui t’a toujours détesté, d’aussi loin que tu peux t’en souvenir. Tu as essayé. Tu as tout donné.

Et, de toute évidence.
Tu as échoué.

Car une proie, tu l’es. L’a toujours été. L’est encore plus maintenant.
L’Omega.

Tu inspires profondément. Calme. Il te faut être calme. C’est plus facile, lorsque tu es calme. Apaisée. Tu l’as remarqué. Eux ce font moins insistants. Tes frères se font un peu plus protecteur. Alors il te faut être calme. Apprendre à l’être, alors que tout autour de toi te menace. Alors que tu n’es pas à ta place, ici. Proie parmi les bêtes. Proie parfaite. Et pour survivre, il te faut être calme.

Parce que même de l’autre côté de cette porte, ils sont une menace.
Un battement de coeur de trop et ça pourrait être ton dernier.